Á l’heure de l’urgence d’une consommation plus écoresponsable, les supermarchés coopératifs sont en plein essor.

Preuve en est avec le succès de Vervîcoop. Plus qu’une alternative à la grande distribution, le projet est vecteur de cohésion sociale. Retour sur l’histoire d’un projet local et innovant.

La soif de changement

Tout démarre à Verviers, il y a trois ans, avec un projet engagé : proposer une alternative aux grandes surfaces, à dimension écologique et sociale. Comment donner à chacun l’accès à une alimentation de qualité durable et locale ? Comment consommer autrement, en respect d’une charte environnementale et éthique ? Un ensemble de problématiques auquel s’attèle un petit comité de citoyens de la région verviétoise bien décidés à changer la donne. Lors de la première réunion d’information pour le lancement du supermarché coopératif, c’est la surprise : le projet déplace les foules, près de 200 personnes répondent à l’appel !
«L’engouement des gens a littéralement propulsé le projet. » témoigne Anne Wilmot, coopératrice active et co-fondatrice du projet. « De quoi passer très rapidement de l’idée à la concrétisation : un mois plus tard, une centaine de personnes étaient déjà mobilisées et prêtes à mettre le projet en route. »

L’implication comme moteur

Le principe du magasin ? Proposer des produits sains et de qualité, prioritairement issus de l’agriculture durable en circuits courts, appliquer le zéro déchet … mais ce n’est pas tout ! L’action individuelle au service du collectif est au cœur du projet. En pratique, chacun met la main à la pâte : ici on s’engage sur toute la ligne, en devenant propriétaire, travailleur et client du projet. Chaque coopérateur souscrit à une part minimum, en soutien financier au projet, et travaille bénévolement trois heures par mois au sein du supermarché. « C’est un principe démocratique et collaboratif très exigeant au quotidien mais cela amène à de très beaux résultats ! » confie Anne Wilmot.

Une œuvre collaborative, ouvertement inspirée de modèles de supermarchés coopératifs, tels que Bees Coop à Bruxelles. « Le but est que ces différents projets puissent essaimer. Vervîcoop s’est alignée sur les projets existants avec leur entière autorisation. Chaque projet coopératif a sa place, fort de son identité propre, déterminée par sa localisation, ses produits du terroir et sa réalité de terrain. »

Solidarité et engagement citoyen

Les coopérateurs, pour la plupart actifs professionnellement, ont entre 30 et 70 ans.
Leur motivation ? Construire un monde meilleur pour les générations à venir.

La ville de Verviers a, elle aussi, activement collaboré au projet citoyen en participant à l’acquisition du bâtiment qui accueille le magasin.
« C’est essentiel que les autorités publiques soutiennent les initiatives citoyennes pour enclencher la transition » explique Anne Wilmot.

Forte de 400 coopérateurs à ce jour, Vervîcoop prospère : le projet coopératif a obtenu fin 2019 le « Prix Co-Entreprendre » décerné par le jury du Prix de l’Économie sociale. Un coup de pouce bien mérité pour un projet humain qui a tout l’avenir devant lui !