Découvrez la vision du Président et du Vice-Président du CNC

Suite à la proposition faite par le bureau du Conseil national de la Coopération, l’arrêté royal du 19 décembre 2021 (publié au Moniteur belge du 13 janvier 2022) a confirmé la nomination de Messieurs Stephan Olaerts et Jacques Debry en tant que président et vice-président du CNC, pour un terme de six ans.

Afin de mieux faire connaissance avec ce nouveau tandem, nous vous proposons une interview croisée de ce nouveau tandem. 

  • Comment avez-vous fait la connaissance du monde coopératif ?

Stephan Olaerts : Je suis, pour ainsi dire, né dans le monde coopératif. Dans ma tout prime jeunesse, mon père avait était en effet trésorier bénévole d'une Caisse rurale Raiffeisen locale à Hasselt. Toute la famille était, d'une manière ou d'une autre, mise à contribution pour assurer le meilleur service possible à la communauté locale.
Jacques Debry : Quant à moi, je suis juriste de formation et, au début de ma carrière professionnelle, j'ai été avocat pendant quelques années. Lorsque j'ai décidé de quitter le Barreau, je voulais trouver un emploi dans le monde de l'économie sociale. J'ai eu la chance d'être embauché chez Febecoop, et c'est ainsi que je suis arrivé dans le monde coopératif. Après quelques années, je suis allé travailler pour Multipharma, une pharmacie coopérative agrée, où je suis resté pendant plus de 30 ans.

  • Que trouvez-vous de remarquable dans le modèle coopératif ?

Jacques Debry : Ce qui m'intéresse, c'est la volonté de mettre en œuvre un modèle qui allie l'esprit de service et de solidarité à l'efficacité économique. Plus que cela, j'ai été frappé, et je le suis encore, par l'ingéniosité du mécanisme simple et efficace des principes coopératifs qui obligent l'entreprise coopérative à rester concentrée sur sa finalité : servir ses utilisateurs et non le capital, qui est pourtant présent, mais comme un outil.
Stephan Olaerts : Je suis tout à fait d’accord avec ce que dit Jacques. Et ce qui est incroyable, c’est que ces principes ont déjà été proclamés en 1844 par les pionniers de Rochdale, et en 1864 par W.F. Raiffeisen ! Je suis également frappé - et heureux ! – de constater un renouveau coopératif ces dernières années dans de nombreux secteurs différents.

  • En dehors du CNC, quel rôle jouez-vous dans le monde des entreprises et/ou du mouvement coopératifs ?

Stephan Olaerts : Je suis directeur de la coopérative Cera et y suis, entre autres, responsable des campagnes d’acquisition de (nouveaux) sociétaires, de la structure participative et de notre contribution sociétale, dont un pan entier est consacré à l’encadrement et la promotion de coopératives fortes et largement soutenues. De par mes fonctions, je suis également directement impliqué dans le Kenniscentrum Coöperatief Ondernemen – le Centre de connaissances sur l'entrepreneuriat coopératif – de la KULeuven, dont Cera est cofondatrice. Enfin, je suis de près diverses initiatives coopératives au sein et en dehors de notre organisation.
Jacques Debry : Pour ma part, j'ai quitté Multipharma fin 2016 et je suis revenu chez Febecoop début 2017 (un retour aux sources !). Je suis aujourd’hui directeur général de Febecoop. C'est un grand plaisir pour moi de servir une organisation dont l'objectif fondamental est de défendre, promouvoir et développer le modèle économique coopératif.

  • Quelle a été votre motivation pour postuler au poste que vous occupez désormais au sein du CNC ?

Stephan Olaerts : Je crois dans la force et l’importance des organes de représentation qui permettent l’échange ouvert d'idées. Et le CNC est à cet égard un organe très important.
Jacques Debry : En effet, c’est le seul endroit où toutes les coopératives belges authentiques peuvent se retrouver et travailler ensemble à la promotion du modèle coopératif, mais aussi à l’élaboration de propositions d’améliorations du cadre juridique et réglementaire qui conditionne leur existence et leur fonctionnement. Il s'agit d'un outil indispensable pour le mouvement coopératif en Belgique.

  • Quels sont les points forts du CNC ? Comment allez-vous les utiliser ?

Stephan Olaerts : Un point fort et véritablement clé du CNC est la diversité de ses acteurs, incarnée par les 731 coopératives agréées. Diversité que l’on retrouve à travers les 62 membres de l'Assemblée Générale. J’y vois le reflet d’une large ramification, qui doit nous permettre d’exercer un impact important et un rôle de premier plan dans la vie sociale et économique grâce aux nombreuses connexions qui nous unissent et nous renforcent mutuellement.
Jacques Debry : Exactement ! Et pour rendre ce travail plus concret, nous disposons des organes opérationnels que sont le Bureau et les Commissions (communication et législation). Cette structure - Bureau et Commissions - peut être très efficace lorsqu'elle fonctionne à plein régime. Le travail en commission permet de bien préparer les dossiers. Il est ensuite plus facile de mener des discussions et de prendre des décisions au sein du Bureau. Autre point fort, le CNC est "hébergé" par le SPF Economie et son secrétariat est assuré par des fonctionnaires du SPF, ce qui signifie que l'État prend en charge une bonne partie de ses frais de fonctionnement.

  • De quoi aimeriez-vous être fier au terme de votre mandat en 2027 ?

Stephan Olaerts : C'est très simple, des membres engagés et satisfaits d’avoir pu trouver dans le CNC un certain enrichissement mutuel et de l’inspiration, bénéfiques pour leurs propres activités professionnelles. Nous sommes tous là pour relever, ensemble, le défi d’inscrire le mouvement coopératif et ses représentants dans le monde de demain.
Jacques Debry : De mon côté, je dirais une plus grande visibilité et une meilleure connaissance par le grand public des coopératives en Belgique. Ce qui devrait passer par une augmentation significative du nombre de coopératives en général, et des coopératives agréées en particulier.
Stephan Olaerts : Il y a actuellement beaucoup de problématiques complexes. Pensez à la crise énergétique, au changement climatique, à l’accès au logement, le mobilité, la redistribution des richesses, etc... Nous avons tous, d’une manière ou d’une autre, le sentiment qu’il faut changer d’approche, que de nouveaux modèles sont nécessaires pour y faire face. Je suis convaincu que les coopératives feront partie de la solution. Ensemble, nous pourrons accomplir ce que nous ne pouvons pas réaliser seuls.

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