Les portraits

Bright Futures : un terrain d’entente mutuelle

bright future150x150Un petit lopin de terre où les gens peuvent réaliser ensemble leurs rêves et enrichir ou embellir le paysage : voilà le projet qui se trouve derrière Bright Futures. Pour le concrétiser, ils ont créé l’an dernier, une coopérative. Aujourd’hui, elle compte 25 coopérateurs qui ont démarré une ferme ‘multifonctionnelle’ exploitant 7ha au cœur du bois de Merode. Nous avons rencontré son co-fondateur Rik Verschueren.

Que se passe-t-il avec les sociétaires et le terrain en ce moment ?

Rik: “Certains coopérateurs utilisent déjà le terrain commun pour leurs activités professionnelles. Ils organisent par exemple des ateliers nature pour enfants, ou des activités en plein air pour surdoués. Une personne a également démarré un champs de fleurs pour pouvoir faire des arrangements floraux plus tard. Chacun peut ainsi laisser s’exprimer son talent. La condition, c’est qu’il y ait un rapport avec la nature, l’agriculture et le vivre ensemble".

Vous avez aussi installé une monnaie complémentaire

“Oui, cela nous permet de mieux valoriser la participation des coopérateurs qui gèrent ensemble le terrain. La monnaie est utilisée pour tous échanges non professionnels au sein de la communauté. Si, par exemple, vous avez du bois de chauffage dont le reste du groupe peut bénéficier, vos efforts peuvent être valorisés par les autres coopérateurs au moyen de cette monnaie. Cela fait partie intégrante de l’expérience que constitue Bright Futures. Bright Futures veut démontrer comment les gens parviennent à diriger un petit morceau de terre commun de manière durable, en pensant à la plus-value pour les générations futures. Notre monnaie protège nos échanges de la loi du marché où il faut être le plus fort et valorise, au contraire, d’autres formes d’appréciations.”

D’où viennent les revenus de votre coopérative ?

“Naturellement, nous devons pouvoir fonctionner dans un environnement de marché normal. Les coopérateurs actifs payent une cotisation annuelle limitée pour avoir accès à la terre et aux services collectifs. Leur famille, ou 4 membres du personnel de leur entreprise, peuvent aussi tout de suite en profiter. Ce qui a pour conséquence de générer des invités et des nouveaux clients. Quand cela se produit, il faut payer une petite contribution par journée et par personne : qui est un peu plus élevée dans le cas de clients par rapport à des invités privés. L’utilisation de l’infrastructure et des prestations de services constituent une troisième source de revenus. Il y a la location que je paye moi-même en tant que résident d’une partie de la ferme. Tandis que les producteurs versent une petite marge sur leurs ventes. Et, enfin, il y a les émoluments de la diffusion de notre know how collectif."

Comment organisez-vous le travail quotidien ?

“En ce moment, beaucoup d’initiatives proviennent d’un petit groupe constitué des coopérateurs les plus actifs. Ces coopérateurs prennent en charge, par exemple, la plateforme en ligne grâce à laquelle nous organisons nos concertations. C’est là que nous faisons se rencontrer nos besoins et les solutions. Quelqu’un place par exemple une annonce parce qu’il lui faut du compost, d’autres signalent avoir le même besoin et ils décident de faire un achat groupé. Cette plateforme est une manière de faciliter les échanges, mais nous construisons également une culture du respect et de la participation. L’objectif est que tout le monde partage la même vision et que la communauté puisse s’auto-organiser".

Que réserve l’avenir ?

“Bright Futures grandit et les rapports d’échanges mutuels entre les participants portent leurs premiers fruits. Nous remarquons que les coopérateurs actuels ne prennent pas encore beaucoup de place avec leurs activités, au sens littéral. Il y a donc encore de la place pour d’autres personnes qui auraient des projets nature ou agricoles. Des entrepreneurs de la vie et des expériences en plein air, des innovateurs en recherche de nouveaux terrains d’essais … Nous avons aussi des projets concrets d’aménagements d’espaces complémentaires. Notre concept est de créer un lieu de vie extérieur commun, dans un milieu que nous pourrons façonner nous-mêmes, avec une approche agricole innovante à petite échelle. En fin de compte, nos coopérateurs sont des prosommateurs. Et avec cette ferme ‘multifonctionnelle’, la coopérative entend apporter sa pierre à une transition vers une agriculture et des loisirs plus durables et véritablement solidaires à long terme.”

 

Rechercher

Newsletter